De retour de Kreyol Factory
Au soir de ce dimanche 10 mai 2009, nous rentrons chez nous, de retour d'un week-end passé à Paris. Week-end au cours duquel nous avons eu l'immense plaisir de visiter l'exposition "KREYOL FACTORY" à la Grande Halle de La Villette.
Notre tête est pleine des découvertes effectuées au fil de ce parcours dans l'histoire et les imaginaires des mondes créoles; surtout en nous se bousculent les images des oeuvres présentées par une soixantaine d'artistes. Oeuvres fortes, rageuses, colorées, bouillonnantes comme des torrents de lave... Quel contraste avec le musée du Quai Branly visité le matin précédent ! Là-bas, les collections sont certes riches, mais figés dans un passé colonial, momifiées, vitrifiées... Ici, au contraire, la vie jaillit, les cris de révolte dominent les sanglots de la souffrance, la résistance s'impose face à la résignation; elle s'expose, tantôt rugueuse, tantôt subtile, sous toutes ses formes : organisation familiale, rêves d'Afrique, croyances et pratiques culturelles, musique, danse, langues, littérature, poésie, métissage et mélanges, etc...
Des "traversées" d'hier (celles des esclaves arrachés à l'Afrique et celles des engagés après les abolitions) aux "traversées" d'aujourd'hui (celles des individus et des communautés caribéennes venues établir leur nouveau "chez soi" dans les grandes métropoles : Paris, Londres, New-York, Miami)... notre esprit continue à déambuler au milieu de ces immenses vagues de carton où surgissent ici et là des cubes de tôle ondulée qui ne sont pas sans rappeler le matériau de base de la case créole.
Difficile de retraduire les émotions éprouvées devant certaines oeuvres : les centaines de tongues ramassées sur la plage et serties de fil de fer barbelé de Tony Capellan, la Venus Hottentot de Lyle Ashton Harris, les cinq carrosses pour l'histoire de Marcos Lora Read, le Baron Samedi de Patrick Vilaire, etc...
Et si c'est la pensée de Start Hall, sociologue d'origine Jamaïcaine, qui a servi à structurer la démarche de Kreyol Factory, ce n'est pas sans émotion que j'ai retrouvé de façon répétée tout au long du parcours de larges citations de l'ouvrage de Patrick Chamoiseau "Ecrire en pays dominé". Un livre que tout voyageur en partance pour les Antilles devrait lire au préalable... sauf s'il a la chance de pour voir visiter " Kreyol Factory" (il faut se dépêcher, car c'est jusqu'au 4 juillet !). Histoire de comprendre en quoi les mondes créoles ont des "condensés de mondialisation", des laboratoires pour notre Vieux Monde qui n'a pas encore tout à fait appris à être multiple.
Notre tête est pleine des découvertes effectuées au fil de ce parcours dans l'histoire et les imaginaires des mondes créoles; surtout en nous se bousculent les images des oeuvres présentées par une soixantaine d'artistes. Oeuvres fortes, rageuses, colorées, bouillonnantes comme des torrents de lave... Quel contraste avec le musée du Quai Branly visité le matin précédent ! Là-bas, les collections sont certes riches, mais figés dans un passé colonial, momifiées, vitrifiées... Ici, au contraire, la vie jaillit, les cris de révolte dominent les sanglots de la souffrance, la résistance s'impose face à la résignation; elle s'expose, tantôt rugueuse, tantôt subtile, sous toutes ses formes : organisation familiale, rêves d'Afrique, croyances et pratiques culturelles, musique, danse, langues, littérature, poésie, métissage et mélanges, etc...
Des "traversées" d'hier (celles des esclaves arrachés à l'Afrique et celles des engagés après les abolitions) aux "traversées" d'aujourd'hui (celles des individus et des communautés caribéennes venues établir leur nouveau "chez soi" dans les grandes métropoles : Paris, Londres, New-York, Miami)... notre esprit continue à déambuler au milieu de ces immenses vagues de carton où surgissent ici et là des cubes de tôle ondulée qui ne sont pas sans rappeler le matériau de base de la case créole.
Difficile de retraduire les émotions éprouvées devant certaines oeuvres : les centaines de tongues ramassées sur la plage et serties de fil de fer barbelé de Tony Capellan, la Venus Hottentot de Lyle Ashton Harris, les cinq carrosses pour l'histoire de Marcos Lora Read, le Baron Samedi de Patrick Vilaire, etc...
Et si c'est la pensée de Start Hall, sociologue d'origine Jamaïcaine, qui a servi à structurer la démarche de Kreyol Factory, ce n'est pas sans émotion que j'ai retrouvé de façon répétée tout au long du parcours de larges citations de l'ouvrage de Patrick Chamoiseau "Ecrire en pays dominé". Un livre que tout voyageur en partance pour les Antilles devrait lire au préalable... sauf s'il a la chance de pour voir visiter " Kreyol Factory" (il faut se dépêcher, car c'est jusqu'au 4 juillet !). Histoire de comprendre en quoi les mondes créoles ont des "condensés de mondialisation", des laboratoires pour notre Vieux Monde qui n'a pas encore tout à fait appris à être multiple.