Yves Bonnefoy : une quête de la présence
Je voudrais réunir, je voudrais identifier presque, la poésie et l'espoir, car écrire de la poésie, c'est rendre le monde au visage de sa présence...
Au soir de ce jour, en redonnant un nouveau look à ce blog, je recueille quelques-unes des notes griffonnées en mars dernier à la fête du livre de Bron lors de l'entretien au cours duquel Jean-Pierre Siméon dialoguait avec ce monument de la poésie française qu'est Yves BONNEFOY
"La poésie est faite pour la rencontre et non pas d'abord pour le déchiffrement"
"L'objet de la poésie c'est de rendre à la chose sa propre présence."
"La poésie laboure la conscience de soi"
"Dans son fondement, la poésie est une expérience de la Parole, portée par sa propre voix."
Et ce poème, tiré du recueil "La pluie d'été" :
Que ce monde demeure,
Que les mots ne soient pas
Un jour ces ossements
Gris, qu'auront becquetés,
Criant, se disputant,
Se dispersant,
Les oiseaux, notre nuit
Dans la lumière.
Que ce monde demeure
Comme cesse le temps
Quand on lave la plaie
De l'enfant qui pleure.
Et lorsque l'on revient
Dans la chambre sombre
On voit qu'il dort en paix,
Nuit, mais lumière.
Yves Bonnefoy
Les planches courbes. 2001. Gallimard