L' intensité goûtée du divers : de Victor Segalen à Angèle Paoli

Publié le par MiJak

Segalen, encore lui ! Ce diable de Victor n'a pas fini de surprendre et dérouter nos rêves d'ailleurs ! Loin du cabotage entre les îles polynésiennes, loin des périls d'une expédition en bateau sur le fleuve Jaune, la navigation sur la toile réserve parfois d'heureuses surprises et nous donne de vivre de savoureuses rencontres.

 

victor-segalen-jpgJe venais de découvrir sur le site des éditions Dialogues la parution toute récente du livre de Daniel Kehr, Victor Segalen et le roi Dagobert.

 

Poussé par la curiosité et désireux d'en savoir plus sur cet ouvrage, je continuais mes investigations sur le net.

 

Et c'est ainsi que je débarquai sur une page contenant un article intitulé :

3 octobre 1911/ Victor Segalen, René Leys

et offrant un extrait du roman.


Sur la même page figurent des renvois à trois autres articles du même site sur le poète , ainsi qu'un lien à une intéressante note de lecture (publiée sur le site du CNL) rédigée par Simon Leys sur le roman de Segalen : René Leys. Etrange homonymie entre le critique littéraire et le héros du roman ! En réalité, Simon Leys est un pseudonyme adopté par un certain Pierre Ryckmans, écrivain, essayiste, critique littéraire, et sinologue belge. En 1971,  alors qu'il était sur le point de publier le livre Les habits neufs du président Mao, il avait été contraint de se trouver un pseudonyme afin de ne pas risquer d'être expulsé de la république populaire de Chine. Il choisit le nom de « Leys », en référence au personnage du roman de Segalen.

Or, il parait que lors de son séjour en Chine, en 1914, Segalen avait rencontré un des rares Européens qui s'y trouvaient alors, le sinologue belge Charles Michel; c'est ce dernier qui lui aurait inspiré le personnage de René Leys !

Je n'en revenais pas de me retrouver ainsi au coeur d'une étonnante mise en abyme !

 

 

Terre-de-femmes.jpgJe pris alors le temps de m'intéresser au site sur lequel j'avais atterri. Un site au nom évocateur : "Terres de femmes", qui est aussi le titre d'une revue poétique en ligne, fondée et animée par Angèle Paoli, écrivain et poète née à Bastia et résidant à Canari, dans le Cap Corse. Son site est une mine fabuleuse, une véritable île aux trésors pour les amoureux de la poésie et les amateurs de littérature et d'écriture.

"Terres de femmes" : une île de Beauté à visiter absolument !!!

 


Anthologie-poetique.jpgBien sûr, les femmes y sont à l'honneur, et c'est bien normal. En feuilletant l'anthologie poétique dans laquelle Angèle Paoli propose de découvrir 85 femmes poètes contemporaines, j'ai été heureux de retrouver, entre autres, Valérie Rouzeau que nous avions eu le plaisir d'accueillir il y a quelques années à Vaulx-en-Velin; et aussi Samira Negrouche, découverte à Grigny, lors d'une édition du festival "PArole ambulante"....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En épluchant l'index alphabétique des auteurs de la revue "Terre de Femmes", j'ai eu la joie de croiser tant de noms et de visages de la poésie et de la littérature. Entre autres, Giuseppe Ungaretti dont j'ai lu des poèmes lors du festival "Ecriture hors les murs" de cette année.

A chaque fois, Angèle Paoli propose des textes choisis avec beaucoup de pertinence, et souvent des liens qui dirigent le visiteur vers des petits trésors, comme par exemple cette video de la RAI où l'on voit et entend Ungaretti disant à voix haute "Sono una creatura"...et parlant de Mallarmé !  Un bijou !

                               

 

 

Et puisque c'est Segalen qui m'a conduit vers l'île au trésor d'Angèle Paoli, il était inévitable que mon regard soit attiré par l'album "Rouges de Chine" et que je me mette à le feuilleter... Un délice dans lequel les mots d'Angèle Paoli résonnent en écho (intime) aux photos de Guidu Antonietti di Cinarca.

 

copertina_pour_rouges_de_chine.jpgFeuilleter "Rouges de Chine" c'est pénétrer dans une Chine vécue de l'intérieur, à la manière de Segalen. C'est refaire l'expérience qui fut la sienne. Car, loin de s'être bâti une Chine mythique, Segalen a au contraire habité de l'intérieur la géographie mythologique de ce pays.  En véritable "exote", il est allé voir ailleurs pour mieux voir au-dedans. Voir mon article sur "L'un vers l'autre", le livre écrit par François Cheng sur Segalen. A n'en pas douter, "Rouges de Chine" est un voyage intérieur, une approche du mystère du Monde...

 

Terminons en invitant tous ceux qui le peuvent à visiter le site d'Angèle Paoli, et aussi le blog qui lui est lié. Car ce dernier recèle dans ses "liens" une foule de trésors : des blogs poétiques et littéraires de grande qualité, et aussi ces inclassables qui méritent le détour et qu'Angèle Paoli a baptisés :"Jalousies entrouvertes" ! A déguster sans modération !

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