Nord poétique
Voyageurs égarés dans les brumes
Sur le grand océan glacé
L’amour est ce qui nous reste.
Comme la quille émergée
d’un bateau naufragé,
Nos cœurs s’y agrippent
pour ne pas sombrer
Quelle beauté s’offrira encore
à nos yeux fatigués par
le temps qui passe,
à nos regards blasés par
l’usure du désir ?
Cavalier des mers
qui ne connait
ni port d’attache, ni havre,
sans boussole, ni refuge,
le poète
chevauche la grande houle incertaine
il suit la route des étoiles
et dédaigne les caprices du vent
l’étrave de son navire
fend les ténèbres aquatiques
et fait jaillir en gerbes d’écume
des perles de lumière
Où se donne à voir
la transparence des abîmes
Et l’intraitable beauté
d’un monde en genèse
Mijak, mars 2015