Fernando Pessoa : le voyageur immobile

Publié le par MiJak

pessoa.jpgAu soir de ce premier Mai, je voyage en compagnie de Fernando Pessoa , cet "inconnu de lui-même", comme l'appelait Octavio Paz...


"Je est un autre" disait Rimbaud.


"Vivre c'est être autre" écrit Pessoa,

lui qui s'est inventé  quantité d'hétéronymes. Nul mieux que lui  n'a éprouvé avec autant de force et de douleur que le divers nous traverse de l'intérieur, au point davoir "mal à la tête et à l'univers"...

 

 

 

 

 

Voici quelques-uns de ses "Fragments d'un voyage immobile" :

 

 

Un homme peut, s'il est vraiment sage, jouir, sur une chaise de tout le spectacle du monde, sans savoir lire, sans parler à personne, en n'utilisant que ses sens, à la condition que son âme ne soit jamais triste.(Fragments d'un voyage immobile, 51)


Il m'arrive de soutenir qu'un poème est une personne, un être vivant, qu'il appartient, avec une présence corporelle et une existence charnelle, à un autre monde où notre imagination le projette. (id.13)


Mon âme est un orchestre secret; j'ignore quels instruments je pince et lesquels grincent à l'intérieur de moi. Je ne me connais que comme une symphonie. (22)


Sois pluriel, comme l'univers. (23)


Enrouler le monde autour de nos doigts comme un fil ou un ruban dont joue une femme qui rêve à sa fenêtre. (30)


Sentir tout, de toutes les façons. (52)


Tout sentir de toutes les manières,

Tout vivre de tous les côtés

Etre la même chose, en même temps, de toutes

        les façons possibles...  (65)


Je ne dors pas. J'entresuis. (90)


Vivre, c'est être autre. Et sentir n'est pas possible si l'on sent aujourd'hui comme l'on a senti hier. (70)


Je suis la scène vivante où passent plusieurs acteurs qui jouent plusieurs pièces.  (178)


Le poète est un simulateur.

Il feint si parfaitement

Qu'il finit par feindre qu'est douleur

La douleur qu'il ressent vraiment. (221)


Je n'évolue pas : JE VOYAGE. (227)


La terre est faite de ciel.

Le mensonge n'a pas de nid.

Jamais personne ne s'est perdu.

Tout est vérité, et chemin. (223)


Je me sens né à tout instant
A l'éternelle nouveauté du Monde... (226)


Il est nécessaire de naviguer, vivre n'est pas

nécessaire...

Vivre n'est pas nécessaire : ce qui est

nécessaire, c'est créer. (241)

 

 

Un poème de Pessoa lu par la chanteuse brésilienne Maria Bethania :

 

 


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